Problèmes de dos : les IRM sous la critique

Les effets pervers de l’imagerie médicale

« Quand son patient souffre d’une lombalgie récalcitrante ou particulièrement intense, le médecin a souvent tendance à lui prescrire un examen par scanner ou par IRM (imagerie par résonance magnétique).
Sauf dans le cas où l’on soupçonne l’existence d’une maladie grave ou d’une lombalgie spécifique, ces technologies sont la plupart du temps inutiles. Tout le monde, ou presque, a en effet une anomalie et même souvent plusieurs. Quand on fait ce genre d’examen, on s’aperçoit que, parmi les individus qui n’ont pas mal au dos, 30 à 40% ont une hernie discale, 25% des déchirures discales et 80% de l’arthrose ou une discopathie.
Les mêmes proportions que parmi les gens qui se plaignent de lombalgie !
L’imagerie médicale n’apporte donc rien de plus que l’examen médical simple, comme l’a d’ailleurs  notamment montré une étude suédoise qui a conclu qu’elle n’était utille que dans 1 cas sur 2500 !
Ces investigations peuvent même être contre-productives. Bien loin d’apporter la réponse recherchée et d’expliquer d’où vient le mal de dos, elles ont l’effet pervers de nous inquiéter. Comme dans le cas de cette femme dont les douleurs sont devenues chroniques lorsqu’elle a appris qu’elle avait une hernie discale qui n’avait pourtant aucun rôle dans l’affaire.
En outre, la réalisation d’une imagerie dans les deux premiers mois de la lombalgie augmente la durée de l’arrêt de travail et le risque d’opérations chirurgicales (sans effet bénéfique) et double le nombre de personnes qui ne reprendront jamais le travail. Les effets secondaires de l’imagerie médicale sont donc importants.

Tiré du livre intitulé « Le mal de dos » écrit par Elisabeth Gordon et Stéphane Genevay paru aux Editions Médecine & Hygiène en 2014